Nous avons tous admiré les superbes enseignes en Suisse , Allemagne, Angleterre, Autriche, où plus proches de nous dans les terres vineuses de Champagne (Hautvillers) et d’Alsace. Elles ont eu tendance à disparaître dans les autres régions pour certains inconvénients tels le danger pour les passants et les voitures, la gêne à la diffusion des éclairages souvent malingres à l’époque.
Au Moyen Age, chaque maison disposait d’une appellation et d’une enseigne, et on désignait naturellement un logis par son enseigne…L’enseigne en fer forgé, trouve son âge d’or sous Louis XV, au cours de la période baroque, avec de nouveaux principes d’ornementations, triomphe de l’asymétrie, des volutes, des rondeurs, de même sur le travail en tôle repoussée dans un monde de fleurs et de feuilles, ou de formes minérales de concrétion et de coquillage de l’esprit Rocaille.
Lorsqu’une œuvre d’art se conjugue au passé, il est certes bon d’en assurer la sauvegarde grâce aux musées qui ont mis à l’abri ce que tant d’autres ont laissé perdre ( Musée Le Secq des Tournelles à Rouen, les réserves de notre Musée de Laon), mais cet élément décoratif extérieur, s’accommode mal d’un éloignement de sa maison et de sa rue d’origine, et ne s’accorde pas avec les plafonds, les murs unis, les carrelages. Sortez une enseigne d’un musée, brossez là, redonnez lui de l’or et des couleurs, pendez-la sur un bâtiment de son époque : elle revit ! Et jette son éclat sur fond de ciel, de tuileaux et d’ardoises, de pierre ou de brique patinée.
Les enseignes captivent encore le monde du XIX°s, tels Balzac qui publie en 1826 un petit dictionnaire critique et anecdotique des enseignes de Paris, ou Victor Hugo <<Où il n’y a pas d’église, je regarde les enseignes>>, << pour qui sait visiter une ville, les enseignes, les boutiques ont un grand sens, et hormis les professions dominantes et les industries locales, elles éclairent des locutions spéciales où les noms de la bourgeoisie, ou abordent par des espiègleries les chalands pour mieux attirer dans leur maisons par des tableaux vivants ou des animaux dont l’adresse émerveillait les passants : le singe, l’âne zébré, l mais aussi le dauphin, de la licorne, de la sirène, de la truye qui file…
Le but est donc
-la mise en place d’enseignes en façade, rappelant le nom des anciennes maisons pour redynamiser la ville haute, en partenariat avec la ville de Laon (lettre), le Musée de Laon, Mr DESSENNE (Compagnon du Devoir, devis ci-joint), mécénat (FADER du CA , Fondation du Patrimoine)
-la restauration des 3 enseignes XVIII°S du Musée de Laon, achat d’une 4°, et leur mise en place, au titre de la protection et de la valorisation de notre patrimoine
-la création de nouvelles enseignes, dans le même esprit que les précédentes, et d’impliquer les propriétaires par concours et aides, fourniture de croquis de potences, et des diverses adresses d’enseignes connues par le livre de Maxime de Sars sur les rues de Laon. Un plan de localisation a été réalisé par Mr Christian Marillier, initiateur de ce projet.